Quand les femmes investissent le secteur du bâtiment
Saint-Denis. Pôle Emploi, la SHLMR et FTM ont signé, hier, une convention visant à accompagner dix femmes issues de quartiers prioritaires dans le milieu du bâtiment.

Parce qu’elles sont peu nombreuses à occuper le secteur du second œuvre (plomberie, revêtement, électricité, cloison…), les différents partis ont décidé de s’associer pour leur favoriser l’ouverture aux métiers dits masculins. Deux raisons ont poussé Pôle Emploi à imaginer ce projet baptisé « Rehab’elles » : 52 % des demandeurs d’emploi de longue durée sont des femmes, souvent peu ou pas qualifiées, mais intéressées aux métiers du bâtiment. Et les entreprises sollicitées par la SHLMR pour la réhabilitation de ses bâtiments ont beaucoup de difficulté à répondre à cette demande, dans la mesure où les candidats sont peu (ou pas) formés ou ne sont pas en capacité à travailler en milieu occupé. Les entreprises du bâtiment ayant exprimé le souhait de s’ouvrir davantage aux femmes, lors de la journée de la mixité et des droits de la femme, l’idée est venue tout naturellement d’associer une dizaine de femmes au projet. « Je suis arrivée là, presque par hasard, confie Béatrice, l’une des dix femmes retenues pour la formation. Après avoir été animatrice pendant plus de vingt ans, j’avais envie de me reconvertir dans un autre domaine. Tout est allé très vite : je me suis présentée mardi et mercredi et j’étais prise ! Mais j’ai conscience, comme les autres, d’avoir une chance énorme, car quand on a passé ses 30 ans, c’est difficile de retrouver du travail. » La formation a démarré jeudi dernier et se poursuivra pendant quatre mois jusqu’au 6 octobre. Synergie OI assure les modules « Agent de réhabilitation du bâtiment » et « Le plaisir d’apprendre autrement », tandis que FTM anime les modules de « Redynamisation » et « Job coaching ». À l’issue de la formation, les dix femmes devraient « sans problème » être embauchées dans une entreprise du bâtiment. « Une expérience similaire avait déjà été tentée au Port avec des femmes peintres en bâtiment, indique-t-on du côté du bailleur social, qui se dit fier de participer à un tel projet. Trouver des entreprises est toujours une difficulté, alors se retrouver avec de nouvelles forces vives est une vraie fierté. »